Bébé (7-12 mois)
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Refus de manger

Désormais, à chaque repas, c’est la crise. Mon enfant refuse presque tout ce que je lui propose, ce qui a le don de me stresser. Mais aussi de m’inquiéter pour sa santé. Avez-vous une botte secrète ?

4 minutes de lecture avr 10, 2022

Rassurez-vous, pas un parent n’est épargné par ce phénomène : vous avez concocté un bon petit plat avec amour, et voilà que bébé refuse tout net. Quelle déception ! Normal, car en bonne mère nourricière que vous êtes, les "naaan", "pabon" et autres "veux pas manger" vous peinent. Et vous culpabilisent (je ne prépare pas à manger comme il faut, je ne suis pas à la hauteur, etc.). Le grand secret pour traverser cette période le plus sereinement possible : dissocier amour et éducation, nourriture et affection. Facile à dire, pas si facile à faire. Alors suivez le guide pour retrouver le sourire ! Et souvenez-vous de cette vérité intangible : un enfant ne se laisse jamais mourir de faim. Ouf !
 

PABON, ça veut dire quelque chose ?

Vers 18-24 mois, l’enfant commence à affirmer sa personnalité. S’il se rend compte que ses "non" vous pèsent, il ne va pas se priver d’appuyer sur cette touche sensible. Histoire de vous faire comprendre qu’il est désormais capable de s’opposer à votre suprématie. Ce sont les débuts de la classique "phase du non" qui est bien normale dans le développement psychomoteur de votre enfant. Normale mais parfois pénible, soit ! En outre, à cette période charnière on peut comprendre que votre bout de chou a bien d’autres envies que de passer à table. Il y a tellement de choses à découvrir, d’espaces à explorer, de jeux à tenter ! Ses refus expriment donc également son fort désir d’autonomie.
 

Tous pareils à 2 ans ?

Vous l'avez sans doute constaté en discutant avec vos copines : les enfants de deux ans affichent des similitudes quant à leurs préférences alimentaires :
•  Attirance pour les saveurs sucrées et douces plutôt que tranchées.
•  Appétence pour les pâtes, le riz, les pommes de terre.
•  Moindre intérêt pour les légumes.
•  Réticence dès qu’un nouvel aliment est proposé.
 
Cette phase est bien normale chez chaque enfant et, joliment appelée "néophobie alimentaire", elle le pousse à refuser tout nouvel aliment, par méfiance et peur de l'inconnu. Plus ou moins marquée selon les enfants, elle disparaît généralement vers l’âge de… 6 ou 7 ans ! Donc, comme dit le célèbre proverbe de Jean De La Fontaine "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".
 
Alors, gardez votre patience, et dites-vous que toutes les mamans sont passées par là. Avoir l'ascendant sur un petit bout de chou haut comme 3 pommes, ça a l'air facile vu de l'extérieur… Mais, on peut vite se sentir désarmée ! Courage, tenez bon !
 

J'apprends aussi ses goûts et son appétit

La néophobie alimentaire et la phase du non n'expliquent pas tous les refus alimentaires. Et si votre petit n'avait pas très faim ce jour là, tout simplement ?
L’appétit fluctue d’un jour à l’autre. Un petit coup de fatigue, une poussée dentaire et hop, l'appétit de votre progéniture est diminué ! N’ayez crainte, il s’alimente selon ses besoins, sans mettre en danger son développement tant que son poids et sa courbe de croissance progressent régulièrement.
 
Autre possibilité : votre enfant peut ne pas aimer du tout l'aliment que vous lui faites goûter (souvenez-vous de votre sainte horreur des épinards !) Après plusieurs refus, on peut considérer que ses goûts personnels le poussent à détester cet aliment… Ce n’est pas grave, son équilibre alimentaire ne sera pas altéré pour autant.
 
Et n'oubliez pas que parfois, ce n'est pas l'aliment mais sa texture filandreuse qui peut déranger, alors n'hésitez pas, armez-vous d'une passoire fine pour bien éliminer les fils d'une purée de fenouil ou les graines d'une compote de framboises !
 

Quelques ruses de sioux pour gérer ma petite "terreur" ?

Votre "terreur" a bien décidé de s'opposer, sa bouche fermée à triple tours, impassible à toutes vos ruses ("vvrrrrrr l'avion", "une cuillère pour papa", "tu vas être un grand", "il était une fois un prince fort et beau qui avait mangé toute sa soupe", "ok, juste le petit suisse alors"…) Rien n'y fait ! Pas de panique, il vous a sorti le grand jeu, mais vous, vous avez un principe infaillible (ou presque) : pas de chantage ni intimidation, et encore moins de marchandage. On apprend à être ferme et cohérent à la fois : "tu n’en veux pas, ce n’est pas grave. En revanche, je ne te donne rien d’autre sauf de l’eau jusqu’au prochain repas". Bon, c'est difficile la première fois ! Mais en se rendant compte qu’il n’a pas de prise sur vous, votre enfant comprendra l’intérêt de faire des compromis.

Autre attitude importante : pas d’enjeu affectif entre l’alimentation et l’enfant. Il ne mange pas "pour faire plaisir" mais parce que c’est une nécessité vitale qui, cerise sur le gâteau, enchante les papilles !

Faut-il forcer un enfant ? Il vaut mieux éviter le tête-à-tête conflictuel. Demandez qu’il goûte et félicitez-le de l’avoir fait, même s’il n’aime pas. Puis proposez de nouveau le même aliment sous une autre forme quelques jours plus tard.

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